mercredi 31 octobre 2012

idées noires, idées blanches

Chaque jour, nous traversons des humeurs différentes.
Chaque soir la nuit tombe et chaque matin le soleil se lève.
Chaque année, nous traversons les saisons et les saisons nous traversent.

Nos humeurs suivent ces cycles naturels.

En automne, la Nature ralentit. Il pleut, il mouille, c'est la fête à la grenouille. Quand il fait beau, les arbres éclatent de couleurs chaudes: des jaunes, des oranges, des rouges, des bruns. Les moutons rentrent des alpages.
Nous souffrons plus souvent du manque de soleil et parfois la dépression automnale s'installe.
Les oiseaux migrateurs partent dans les pays chauds et ensoleillés. Nous fêtons Noël avec force lumière (guirlandes lumineuses dans les rues, bougies). Les personnes âgées meurent plus souvent à cette époque.
La tristesse et la lenteur s'invitent, en même temps qu'une petite lueur d'espoir nous fait patienter jusqu'à la prochaine année.

En hiver, la nature se repose pendant que la belle clarté du ciel nous prépare au printemps.
En France, l'Ined constate un pic des conceptions dans la nuit du Nouvel An et un pic des naissances le 23 septembre.
J'aime bien aller à la montagne marcher dans la blanche neige, écouter le silence de cette ouate légère, sentir l'immensité de l'espace-temps de la Terre sous mes pieds et devant mes yeux.
Je suis née en février et j'ai toujours aimé la blancheur particulière de la lumière au moment où je fête mon anniversaire: comme si je me reconnectais aux premières impressions que mon cerveau a enregistrées dès le début de ma vie...

Au printemps, la lumière est douce, le vert revient, les bourgeons poussent inexorablement, les fleurs des fruitiers tapissent le paysage d'étoiles évanescentes, les insectes sortent de terre.
Mon cœur redevient amoureux, mes bras et mon visage cherchent le moindre rayon chaleureux du soleil.
Je m'attendris devant la magie de cette renaissance.

En été, c'est la fête des fruits et des couleurs. Il faut tondre l'herbe souvent tellement ça pousse!
J'aime profiter de Paris en août quand les Parisiens partent en vacances. Les festivals pullulent en province pour nous rassembler ailleurs.

Et ça recommence....

A côté de chaque idée noire, il y a une idée blanche. Après la pluie vient le beau temps.


L'amour est à coup sûr la façon la plus douce d'accueillir nos saisons d'humeur; toutes les formes d'amour!

Notre fou chantant a si bien exprimé tout cela....Charles Trenet: il pleut dans ma chambre | le soleil et la lune | devant la mer | que reste t-il de nos amours | la mer | ya d'la joie | je chante | vous oubliez votre cheval | la vie qui va ....
Doodlin' des Double Six, dans l'album Meet Quincy Jones
W psyché, idées noires et angles morts
saisonnalité des naissances
saisonnalité des décès

lundi 29 octobre 2012

les maux des mots

Samedi soir, des amis sont venus dîner à la maison.

Lui est ingénieur de formation et ne croit qu'en ce qui peut-être vérifié par la science, disons par une démarche scientifique.

Elle est médecin et s'intéresse à la vie intérieure, à la spiritualité, à la psychologie.

Nous parlions de ce chercheur nantais qui a produit les résultats de ses recherches menées sur la bouffe nord-américaine sur un échantillon de 200 rats pendant 2 ans, concluant que la chimie de l'agriculture produit des monstruosités et des maladies à des taux anormalement élevés.
J'ai entendu ce chercheur la semaine dernière à Paris à l'occasion d'une conférence donnée en présence d'indiens Kojis (Colombie) qui prônent le dialogue entre nous comme moyen pour se reconnecter à la Nature et à la Terre-mère. Il dit qu'il publiera ses recherches quand les laboratoires commandités par les industriels (Monsanto et cie) publieront les leurs. Personnellement, je trouve que ce serait sain et équilibré.

A un moment, la discussion commence à chauffer:
- toi qui es si intelligente, comment peux-tu croire à toutes ces conneries?
- je n'apprécie pas trop que tu me traites de conne ....
- au contraire, je viens de te dire que tu es intelligente....
- oui mais tu me dis aussi que je suis conne de croire à ces données et à ces idées

Les mots sont des traîtres parfois....

Nous avons parlé de la créativité des chercheurs et de leur grande intuition quand ils choisissent d'étudier un sujet.

Je l'ai rassuré en disant que j'étais plutôt anti-dogmatique, et que d'ailleurs je ne lui servais presque rien de bio ce soir-là (à part les canneberges (cranberries) du Canada, pleines d'anti-oxydants (anti-occident ?)).

On est tombés d'accord sur le fait que la bonne nourriture, c'est celle qui a du goût, que la qualité des produits s'accompagne de beaucoup de qualité dans leur production, même si elle n'est pas bio.

On s'est quittés bons amis, mais ce court échange m'a tout de même laissé un goût amer dans la bouche....

le blues du dimanche soir

Le soir du dimanche m'a longtemps plombé le moral.

Quitter ce paradis que je me créais pour deux jours était un vrai déchirement. J'avais vu des amis, ma famille, j'avais fait du sport, revisité la nature, cuisiné avec amour, .....
J'étais si bien dans mon cocon...
A l'idée de retrouver les faces de rat le lendemain au bureau, je déprimais.
Alors j'écoutais un bon vieux blues, histoire d'être complètement dans cette noirceur. Par exemple Ray Charles & Milt Jackson: how long blues, bag of blues...



Les années ont passé. Petit à petit j'ai un peu mieux compris comment j'entretenais moi-même ce rythme de bonheur/dépression, printemps/automne chaque semaine.

J'ai commencé par faire les corvées ménagères avec amour et les ai partagées avec le père de mes enfants: je lavais et rangeais les chaussettes avec amour, pendant qu'il bricolait avec amour.

Le lundi matin, je me mettais en contact avec les gens positifs et drôles, capables de me raconter une anecdote qui me ferait au moins sourire. Et hop, la bonne humeur s'installait.
J'ai même réussi parfois à raconter mes propres anecdotes à ceux que je ne pouvais éviter. Magique: ils ont souri! Derrière le vernis, il y avait donc un cœur et du soleil?

Aujourd'hui, j'ai la chance d'organiser mon temps comme je l'entends puisque je travaille en mode autonome. Cette liberté nouvelle me permet de déplacer le lundi au mardi: désormais le lundi est libre (comme chez Google): j'en fais ce que je veux.
En général, je commence par une activité bienfaisante comme un massage, une promenade, de la peinture, une BD...
Ensuite j'essaie de m'interdire de travailler; ça rate assez souvent, tellement j'aime mettre ma semaine en ordre: récapituler la semaine passée et organiser celle qui vient. Parfois je dois passer un coup de fil. Mais ce ménage - avec amour! - a la vertu de ranger dans mes fichiers le plan d'actions et de désencombrer ma mémoire.
Une fois que la place est nette (en général vers 15h), je m'offre une sieste ou une promenade ou un rv chez le médecin ou une course alimentaire (loin du stress du weekend).
Après, re-peinture ou relecture, re-plaisir.

Quand mes fils reviennent du lycée, ils me trouvent toute guillerette.
- T'as passé une bonne journée?
- excellente, et toi mon chéri?
- bôôôôfffffff
- on mange quoi ce soir?
et hop, on se cuisine un bon petit plat, histoire de se réconcilier avec la vie.

Oser décaler. Oser proposer aux autres de faire autrement. Oser voir les autres autrement. Oser sortir des prisons que l'on se fabrique bien volontiers par habitude, tant qu'on fonctionne avec son cerveau de mouton.

Le bonheur est dans le pré, cours-y vite!

La liberté est sous mes yeux, aussi sûrement que le soleil se lève chaque matin.

Bonne semaine!

mardi 23 octobre 2012

relire Gaston Lagaffe

Si le travail nous harcèle, on peut toujours relire Gaston Lagaffe...





en attendant de changer les choses...

dimanche 14 octobre 2012

LE BLOG DE L'ARCHITECTURE COLLABORATIVE DES ORGANISATIONS » Bâtir des cathédrales

J'aime me rappeler que nos aïeux savaient bâtir pour les générations suivantes, en se laissant porter par l'intuition collective qu'ils faisaient quelque chose de bien, ensemble, pour l'humanité.

J'aime la question posée ici: "Cela soulève la question de la maturité réelle de notre société : est-elle réellement plus évoluée qu’au Moyen-Age ?"

Cet exemple des bâtisseurs de cathédrales me rappelle aussi l'urgence à retrouver dans nos vies un équilibre entre activité mentale et manuelle, actions individuelles et sociales, intellect et artistique, action/contemplation, flow/repos, consommation/désaddiction etc... 
A être trop "mono", nous sommes devenus bancaux.
Vive la stéréo, les intelligences multiples, les êtres mosaïques, la bio-diversité, la bio-inspiration, les deux visages de Janus, toutes les dualités, les paradoxes assumés, etc....

Cette plongée dans le Moyen-Âge me rappelle un roman que j'ai aimé: "le passeur de lumière" de Bernard Tirtiaux (ed Folio), qui raconte l'histoire du maître verrier Nivard de Chassepierre. Au cours de mon premier job de chef de produit chez Arc International (Cristal d'Arques), les ingénieurs et les techniciens m'ont appris que la technique du verre - même industriel - demande des années d'apprentissage et d'expérience, de doigté et de savoir-faire; que le verre est une des industries qui ne peut pas s'apprendre uniquement à l'école: qu'il requiert donc la bienveillance d'un maître qui vous forme et vous accompagne dans l'incessant aller-retour entre les essais réussis et ratés, le découragement et l'espérance, la solitude et la communauté.

LE BLOG DE L'ARCHITECTURE COLLABORATIVE DES ORGANISATIONS » Bâtir des cathédrales

Aujourd'hui, c'est dimanche. Tiens, et si j'entrais dans une cathédrale?

samedi 13 octobre 2012

redonnez ce que vous avez appris

Le Tao du jour "Enseignement" (in Le Tao au jour le jour - Deng Ming-Dao ) m'inspire.

"Plus vous donnez, plus vous recevez. 
Plus vous êtes sans égoïsme, plus votre moi reçoit"

C'est évident en famille, pourtant combien de personnes sont encore engluées dans leur rapetitesse ....

C'est évident en entreprise, pourtant combien de personnes croient encore détenir un pouvoir en gardant leurs informations... C'est navrant mais heureusement les personnes qui pratiquent l'intelligence collective commencent à mettre en oeuvre cette belle révolution, je le vois dans mon entourage.

Ma passion pour la bionique depuis 20 ans - vieux terme de 1958 créé par Jack Steele et remplacé depuis par bio-mimetics, bio-inspiration etc - prend probablement racine dans le sentiment confus que j'expérimentais alors en entreprise lorsque je tentais de pousser l'innovation dans des environnements industriels plutôt masculins (je faisais du marketing B2B). Je sentais bien qu'il y avait d'autre manières plus habiles et subtiles d'apporter le changement et de lutter contre l'inertie de ceux à qui le changement fait peur.
Intuitivement, observer les plantes, les insectes, les mammifères m'aidait à comprendre le génie de la Nature et comment on pouvait s'en inspirer pour manager autrement.

Je n'ai pas encore eu le temps d'écrire de thèse sur le management biomimétique (j'ai fait une tentative en 2009), mais ça continue à me titiller les neurones.... Et si on la faisait en collaboratif? Who's in ?

PS: merci Xtof de m'avoir initiée à cette pratique en me montrant ce livre :)

mardi 9 octobre 2012

jouer avec les mots

Le jeu de mots est un art bien francophone.
Un art de la dialectique et un art de vivre.

Mon beau-père, Gérard Engelbach, banquier et poète, cultive cette expression chaque matin et a transmis cette disposition d'esprit à ses enfants.

Parmi les auteurs que j'aime, voici:
Extrait du verlan des oiseaux:
"Les oiseaux qui sifflent en verlan
volentà l'envers

On les prend pour des oufs

Mais il vaut mieux siffler en verlan
et voler à l'envers

Qu'être triste à l'endroit"







Partir.... pour râler où? Pol Pierart -
vidéo sur l'artiste et quelques-unes de ses œuvres (10'57)


lundi 8 octobre 2012

dire bonjour joyeusement

J'essaie de nourrir le premier mot que j'adresse à mes enfants - bonjour - de joie et de tendresse, afin qu'ils vivent chaque jour l'amour inconditionnel que j'ai pour eux.
Selon mon humeur, je le teinte d'une couleur, je vais plus ou moins dans les aigus, je le chante, j'ajoute un "mon chéri", un "!", un accent russe, etc...
Je prends beaucoup de plaisir à inventer chaque matin sa coloration.

Dans la journée, j'essaie également d'adresser un bonjour plein de joie à mes interlocuteurs, avec un "sourire-banane". Cela s'entend tellement bien par téléphone!
Ce premier mot est comme le premier rayon de soleil de la relation que je vais tisser avec l'autre. Il peut aussi prendre la forme d'une fleur, d'un bateau, que sais-je encore...

Quand j'ai la chance de croiser un SDF dans la rue, si je n'ai pas le temps de m'arrêter pour lui parler, je lui dis au moins bonjour, avec un sourire, un regard chaleureux, un signe de la main. Je n'ai encore rencontré personne d'insensible à cette marque d'attention. Et quelle joie quand il m'adresse le sien!

En rédigeant ce message, je réalise combien la communication est multi-canale et comment on peut faire vibrer ses émotions de mille et une manières...
Ce que nous faisons par automatisme, peut-être pouvons-nous y mettre du sens volontairement?













dimanche 7 octobre 2012

dites-le avec des fleurs


pêché sur FB, de la page Innovation et Créativité :-)

guetter les premiers rayons du soleil

J'ai l'habitude de me réveiller tôt. Ainsi je prends le temps de commencer ma journée avec lenteur.
Une fois ma tasse de café servie, je lis la page Tao du jour et médite un peu.

Ma grande joie est d'être synchrone avec le soleil levant et les couleurs de l'aube.

A cette heure-là, il n'y a pas encore de bruit. Tout est calme.

pour qui, pourquoi?

J'ai suivi en octobre 2012 la formation "Efficience globale pour cadres et dirigeants" de Recherches & Evolution. La formation porte sur la gestion émotionnelle et relationnelle. Celle que nous entretenons avec nous-même, et celle que nous vivons avec les autres, en particulier nos relations professionnelles.
Vitamines et motivation pour changer garanties!

C'est au cours de l'un des déjeuners de notre groupe de stagiaires que j'ai proposé de partager des idées toutes simples d'amélioration de notre quotidien, afin de changer de posture, de laisser tomber des croyances encombrantes, bref de se recentrer.

Notre conversation m'a immédiatement rappelé cet excellent livre que j'ai lu et relu avec mes garçons lorsqu'ils étaient enfants: "les petits riens", d'Elisabeth Brami et Philippe Bertrand. C'est un plaisir à s'offrir sans modération....


Je forme le vœu que nous puissions nous apporter des idées qui ne coûtent rien et nous font beaucoup de bien!